dimanche 26 avril 2015

Le lotus dans l'Egypte ancienne


Il existe en Égypte, deux espèces de "lotus" dont la fleur peut être bleue ou blanche. Le lotus bleu est une plante dont la fleur s‘épanouit le jour tandis que le soir, elle disparaît sous les eaux dont elle ne ressortira que le matin avec les premiers rayons du jour. Le lotus blanc, quant à lui, suit un cycle inverse : il s’ouvre à la tombée de la nuit et se réfugie dans les ondes durant la journée.


L’association du cycle journalier du lotus bleu avec celui de l’astre solaire était tellement évidente aux yeux des anciens Égyptiens que le clergé d’Hermopolis a utilisé cette analogie pour décrire la naissance du monde. Ainsi, selon cette croyance, un lotus en bouton, tous pétales repliés, flottait au premier jour du monde à la surface de l’océan primordial (le noun). La corole s’ouvrit alors et libéra le soleil naissant sous l’aspect d’un jeune enfant. Ainsi aurait commencé le monde et la course inexorable de l’astre dans le ciel. La croyance veut aussi que le soir venu, après avoir achevé sa course, le soleil s’en retourne dans le lotus pour replonger dans l’onde. Le cycle recommence ainsi chaque matin et chaque soir depuis la nuit des temps.

Associé à la régénération de l’astre, le lotus peut porter le nom de néfer, terme évoquant toute idée de perfection, d’accomplissement mais également de rajeunissement et de beauté.

Cette fleur, dont le nom scientifique est Nymphea cerulea était appelé dans les textes mythologiques « plante d’Horbeit » ou « plante senenou ». Elle était réputée détenir des pouvoirs magiques capables de faire fuir les forces du mal et de guérir les morsures de serpents et par conséquent, celle-ci fut utilisée dans plusieurs préparations médicales ou à usage atropaïque.


Bas-relief représentant l’épouse de Ramosé (vizir d’Aménophis III)
XVIIIe dynastie – Thèbes ouest

Le lotus, c’est aussi l’exquise fragrance qui se dégage de sa fleur somptueuse. Celui-ci est fréquemment représenté sur les fresques dans les scènes dite de « banquet » où les convives sont parés de fleurs de lotus dont ils respirent la corolle ou en ornent leur coiffure. L’odeur capiteuse est sans doute en relation, par jeu de mots, avec les facultés sexuelles recouvrées qui symbolisent le retour à la vie du défunt.

Peinture dans la tombe de Sennefer
XVIIIe dynastie – Thèbes ouest


Cette fleur était divinisée sous les traits du dieu Nefetoum « le lotus à la narine de Rê ». Il est l’incarnation du lotus primordial et symbolise le souffle vital qui jaillit de la fleur qui anime toute existence, y compris celle du soleil car il est l’un des réceptacles de la renaissance perpétuelle de l’astre. Dans les monuments funéraires, les défunts cherchent à capter un peu de cette vitalité en respirant l’odorante corolle de nénuphars bleus.

Plante sacrée depuis les temps les plus anciens, le lotus dépeint l’être totalement accompli qui a quitté les profondeurs des eaux obscures pour la pleine clarté de la lumière du jour.


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